
« Dessiner, tisser, relier » Exposition EgArt à Kyoto. Photo DR
EgArt et ses artistes invités à Kyoto
« Dessiner, tisser, relier », c’est le titre de l’exposition qui a réuni quatre artistes d’EgArt et du Centre de La Gabrielle (77), Grégoire Koutsandréou, Jérôme Turpin, Gaël Dufrène, Annie Drahon, et huit artistes japonais dans le cadre du 60e anniversaire du Pacte d’amitié entre Paris et Kyoto à l’Art Zone Gallery du 28/09 au 14/10/2018. L’exposition a été réalisée par Tadashi Hattori de l’Université d’Art et de Design de Kyoto et co-organisée par Tensai-art KYOTO.
EgARt a également été invité à visiter deux centres d’expression plastique de la région de Kyoto. Et à rencontrer les artistes.
La conférence
Bernadette Grosyeux présidente d’EgArt est revenue sur la création de l’association en 2010 sous forme de message vidéo. Marie Girault a présenté l’association et ses artistes devant une assemblée composée de spécialistes d’Art brut, de responsables de structures médico-sociales et d’ateliers d’expression artistique.
Extrait de la conférence EgArt au Japon
De l’importance d’une charte éthique
Depuis les années 2000 on assiste à une internationalisation du marché de l’art. Et depuis dix ans à l’apparition spécifique d’un marché de l’Art brut avec des œuvres d’artistes qui ont pu atteindre des prix de vente de l’ordre de 50.000 euros. Même si d’Art brut est loin d’être réductible à l’art d’artistes porteurs de handicap psychique ou mental. Ceci grâce à la montée en puissance de galeries spécialisées, foires et salons, grandes collections privées d’Art brut au niveau international.
Il faut donc se poser des questions très concrètes : le créateur est-il d’accord pour exposer, pour vendre ? Signe-t-il lui-même le contrat ou est-ce la famille ou le tuteur qui signe à sa place ? Lorsqu’une œuvre est vendue, est-ce que l’argent va bien à l’artiste et quel pourcentage reçoit-il ?
De l’Art brut à l’art contemporain
Actuellement, une jeune génération d’universitaires et de chercheurs réécrivent l’histoire de l’Art brut. Je ne m’étendrai pas car il y a dans la salle ici des spécialistes. Je vous renvoie au catalogue du fonds de dotation #ArtSansExclusion, pour lequel nous avons sollicité notamment la chercheure Déborah Couette, mais aussi l’artiste et co-fondateur de la collection de l’Aracine Michel Nedjar, avec lequel nous avons réalisé un entretien. Tous deux insistent sur la nécessité de se pencher avec un regard nouveau sur cette histoire de l’Art brut et de ne pas s’enfermer dans des définitions qui sont dépassées aujourd’hui.
L’association EgArt a été créée à la conjonction de deux courants :
– l’un qui est nourri par l’histoire de la psychiatrie et aboutit à une volonté de plus en plus poussée d’intégrer les porteurs de handicap psychique ou mental dans la société ordinaire.
– de l’autre, une histoire de l’art du XXe siècle qui voit apparaitre la notion d’Art brut en 1945 inventée par Jean Dubuffet. Depuis quelques années, cet art d’instinct, et de façon encore plus vive actuellement, nourrit la création contemporaine.
Les artistes porteurs de handicap psychique ou mental bénéficient peut-être d’une conjoncture favorable, à condition de se faire accompagner.
La clé demeure la qualité de l’œuvre.